Nature sauvage.
Vivre dans cette nature demi sauvage et à demi nu, mon corps embrasse la terre, faisant lit de ses pierres. Le feu du soleil, dans ses obliques ricoche et me chauffe le coeur, il pénètre et impeigne sur moi des couleurs souvenir que je garderai, le temps d'un autre temps.
Un papillon jaune, d'envol en envol se ballade dans les branches, et, de pause en pause, visite les fleurs...
Les abeilles butinent le suc des plantes, amassant des nectards qui donneront plus tard les parfums des miels...Sur le chemin, de petits arbustes aux fleurs ayant vécues m'apportent des odeurs sucrées malangeant l'ajonc et l'abricot.
Les figuiers, de leurs parfums, me rappellent que les fruits sont presque mûrs, et que bientôt, je pourrai me hisser sur la pointe des pieds pour cueillir leurs figues, fraîches et désaltérantes, gorgées de soleil.
Les cigales crissent dans les arbres, elles me rappellent la chaleur du soleil qui glisse sur ma peau...un souffle de vent léger me caresse...
Que me manque-t-il ici, juste là, pour que mon bonheur soit à son comble et que mon épanouissement soit parfait...rien, presque rien, sans doute le regard d'un autre qui aurait saisi mes sensations et mes pensées, mes envies aussi...le regard d'un double prolongeant la promenade d'un papillon et respirant les odeurs d'ajoncs et d'abricots, s'ennivrant des figuiers et s'émerveillant à regarder les baies de genévriers...le regard d'un autre aux doigts doux et agiles qui, sous le soleil carresserait ma peau, dans une nature écrin de deux corps s'enlaçant...nature écrin de deux corps s'enivrant... et nature éphémère de deux soufles en suspend, prolongeant le tremps...
le temps ?.
Serge Palaric.